Editorial (beffroi février 2011)

LE TEMPS DE LA REFLEXION

C’est un éditorial un peu particulier que je vous propose aujourd’hui, une invite à la réflexion susceptible de mettre à mal quelques certitudes. Rassurez-vous ! J’ai toujours autant envie de faire la fête et de rire de tout. Si la morosité ambiante ne m’atteint pas, elle suscite toutefois des questions qui restent trop souvent sans réponses.

Comme tout internaute, je reçois beaucoup d’informations (à moins qu’il ne s’agisse de désinformation) qui circulent sur le web, des messages qui témoignent de plus en plus d’une vraie dérive. Les discours xénophobes, pour ne pas dire racistes, sont devenus le lot quotidien de l’internaute accablé qui rêvait d’un autre monde. Sans vouloir prendre ici parti, je suis atterré par tant de haine à l’égard de certaines minorités (qui seraient en passe de devenir une certaine majorité…).

D’aucuns ont déclaré ne plus vouloir recevoir de type de message dans leur boîte mail, estimant avoir mieux à faire dans la vie que cultiver la haine et le ressentiment. Je les comprends. En ce qui me concerne, je tiens à recevoir tout ce qui circule sur le web à ce sujet, ne serait-ce que pour appréhender l’importance du phénomène et entretenir mon indignation.

Heureusement, je reçois aussi, plus rarement, il est vrai, des messages constructifs qui amènent une vraie réflexion, tel l’exposé des dix stratégies de manipulation de masse de Noam Chomsky que vous trouverez en page 12 du présent Beffroi.

Il semble que le machiavélisme nécessaire à la mise en œuvre de ses stratégies est sans doute variable d’une clique politique à l’autre, sans distinction a priori d’appartenance à la gauche ou à la droite. L’ensemble de ces stratégies fait partie du « système d’Etat » ; peu importe qui est au pouvoir, chaque gouvernement ne modifiant que le niveau d’intensité de telle ou telle approche. Le contrôle d’une partie importante des médias est évidemment un prérequis pour que tout cela fonctionne, que ce soit par nomination directe des directeurs ou par copinage.

Si l’on considère Internet comme un