Comment résoudre la crise !

Notre ami Jean-Pierre BOSSUT a quelques idées pour résoudre la crise. Il nous a adressé par mail un bon conseil à faire circuler sans modération, en précisant qu’il ne s’agit que d’une hypothèse mais que le raisonnement se tient…

Imaginons que le gouvernement Français concède à chacun d’entre nous une bourse de 500 euros pour relancer la consommation. Il s’agit bien évidemment d’une supposition…

– Si nous la dépensons au supermarché du coin ou en vêtement, cet argent part en Chine.

– Si nous dépensons l’argent en carburant, il part chez les Arabes.

– Si nous achetons un ordinateur, il ira en Inde.

– Si on achète des fruits et des légumes, l’argent va en Espagne ou au Maroc.

– Si on achète une bonne bagnole, notre fric va en Allemagne

– et si on achète des babioles, il part à Taïwan et n’aidera toujours pas notre économie.

La seule façon de maintenir l’argent en France, c’est de le dépenser en achetant du vin ou du champagne, si l’on considère que ce sont les uniques biens de consommation encore produits chez nous. Donc, en faisant la bringue, j’accomplis mon devoir civique…

Alors pour aider notre système économique national : PICOLEZ !

Pour info : la Fête de l’Eau a fait près de 400 morts au Cambodge tandis que celle du Beaujolais s’est déroulée sans aucun problème…

Jean-Pierre BOSSUT

La cuisine de chez nous : Le cœur casselois

Notre amie Agathe LESAGE aime les bonnes choses et tient à nous faire découvrir ce qui enchante ses papilles.

Bruno Caron et Emmanuel de Quillacq, les chefs du T’Kasteelhof à Cassel, sont fiers de cette recette, mélange sucré-salé propre à la Flandre, proposée dès le début au menu de l’estaminet créé en 1995.

LE CŒUR CASSELOIS

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Ingrédients (pour 4 personnes) : 250 g de hachis de porc, 100 g de lardons, 3 ou 4 oignons (selon leur taille), quelques branches de laurier et de thym, 7 ou 8 pommes pour la compote, 1 pâte feuilletée.

– éplucher les oignons.

– faire chauffer un peu d’huile (ou de beurre) dans une marmite.

– en parallèle, faire chauffer les lardons dans une casserole pour éliminer le gras (à feu vif).

– couper les oignons grossièrement et les faire cuire dans la marmite. Baisser le feu. Ajouter laurier et thym (quelques branches).

– égoutter les lardons cuits dans une passoire.

– aux oignons, ajouter la viande en la déchiquetant avec les doigts.

– à mi-cuisson, verser quelques centilitres de bière ambrée tout en continuant à jeter des petits morceaux du hachis.

– saler et poivrer. Couvrir et remonter le feu.

– laisser cuire le tout 1/4h environ.

– pendant ce temps, couper les pommes en morceaux de taille inégale (ne pas ajouter de sucre). Commencer par en faire cuire la moitié avant d’ajouter les autres au fur et à mesure.

– Couvrir et laisser cuire à feu doux.

– Une fois la cuisson de la préparation hachis-oignons-bière terminée, égoutter le tout.

– étaler votre pâte feuilletée dans un plat à tarte.

– couvrir le fond avec la viande, bien l’étaler à l’aide d’une fourchette (prendre soin d’enlever les branches de thym au passage). Ajouter les lardons égouttés sur cette couche de viande puis la compote en l’étalant de façon à bien recouvrir la viande.

– mettre au four (180°C à 200°C, 40 à 45 minutes).

Vous accompagnerez votre cœur casselois de purée ou de frites et de salade et vous le dégusterez avec une bonne bière ambrée.

Bon appétit !

Un peu de poésie …

Notre amie Eliane BOULET aime la langue de son Nord natal. Pour nous en faire partager toutes les saveurs, elle nous propose aujourd’hui ce texte de Marius Lateur, qui met si bien en valeur ce sens de la fête qui animait nos aïeux…

L’ducasse

V’là l’pus biel’fiêt’ dé l’vill’. Ch’est l’ducasse qui arrif’ !

Du pu jonne au pu vieux, in l’saque aveuc ses dints.

Ch’est d’bons r’pas, de l’gaîté, du biau in perspectif’

Ah, comme in est heureux ! Cha s’vot su l’min’ des gins.

 

Pou l’fêtier bin avant l’jour fixé pou l’ducasse

In invit’ ses aprints ; eun’paire ed’ bons amis

El’ premier jour surtout, faut qu’cha pète ou qu’cha casse !

In l’fiêt’ jamais tout seu, ch’t’eune viell’mot’ du pays.

 

In r’blanchit les plafonds, in r’peint et in r’tapisse,

In rajeunit l’mason, pa d’vant, d’tous les côtés.

Jusqu’à ch’gardin, s’voïett’ sont nettiés, ch’est justice,

Car i’s aront sûr’mint l’visit’ des invités.

 

Ché sort’s d’ouvrach’s finis, l’feimm’ s’artrouss’, frotte et lave ;

Et comme in dit ichi « all’ s’in donn’ tout autour ! »

Y-a point, tout il y pass’ du gernier jusqu’à l’cave.

Les rideaux sont cangés, tout est in ordr’ dins l’cour.

 

L’avant l’velle’ dé l’ducass’, goss’s et feimm’s vont, in binte.

Au-d’vant d’ché marchands d’lait avec seïaux et pots,

Pour êt’sûrs d’in avoir autant qu’i dot’n in printe.

I faut rire à les vir’,à moins d’êt’ comm’ du bos !

 

Ch’lait ch’est pour faire el’tart’, vous l’avez d’viné j’pinse ?

Qui dit : « Ducass’ » dit : tart’s. Sans tart’, quoi qu’all’s’rot bin ?

In in fait à gros bords, des épaiss’s et des minces,

A pronn’s à castonate, à rojins, au pain… et au « liboulli »

 

Pour les cuir’, dins l’coron, les gins s’arring’nt insonne ;

I cauff’nt in four eus’-mêm’s et, sans rien négliger,

Les port’nt sur eun’ équelle o bin su l’port’ d’eun’champe.

D’aut’s les port’ cuire aussi à mon dé ch’boulanger

 

Les tart’s cuit’nt son rintrés. In’in goût’. Qu’alle est bonne !

In l’s install’ dins eun’ champ’ sur éch’ plancher, d’sin miux.

 

L’coin du patois

L’velle, in tu’ ch’lapin, l’poul’ ; ch’ gambon cuit, in rayonne.

L’s infants vont vir, su l’plach’, ché baraqu’s et chés jux.

 

Ch’est l’jour ! v’là l’s invités ! in parle, un bot in verre.

In visite el’bass’-cour, ch’gardin d’vant d’dîner.

Cha l’y-est ! l’soupe est servi’. Ah qu’in va fair’ bonn’ chère !

In s’met à tape à s’naisse et in m inch’ sans s’gêner.

 

L’appétit est ouvert, in dit l’sinne, in rigole ;

Tout est bin cuit à point. V’là les tart’s, du bon vin.

Tout l’mond’ leu fait honneur. In bot ch’noir qui console,

Quéqu’s bons verr’s et in cant’ ; tout l’mond’ va au refrain.

 

Bin rassasiés, joyeux, in part à l’fête insonne,

In prind des numéros à l’ »lot’ri’ du trésor »

In tir’. Ch’est Zeph qui gagne ! Ah l’veinard ! – dit l’patronne

Il a gagné l’coqu’tier, tout près d’la montre in or !

 

In avanche, in vot d’tout. Diseus’s d’av’nir, glichoires,

Tirs, jux d’tirlibibi, tours à la lun’, vélos

« cass’gueul’ » pêque au champan jux d’dés, des balanchoires

Qu’in a plair à vir’ monter c’qu’à l’toil’ parfos.

 

– In feume, in rit, in sue ; in va boir’ souvint s’pinte –

Ch’t’in ju d’ massaqu’, ch’est des lutteux qui sont là d’front,

– « Avec qui voulez-vous lutter ? cri’ l’chef dé l’binte,

– « Avec éch’ti qui s’much’ ! » Pierre eun’fos li répond.

 

– Chés goss’s mont’nt à qu’va d’bos, d’aut’s mont’nt à balanchette.

L’soir, beaucop vont au cirqu’, au bal dont les jonn’s gins.

Chu q’i n’y-a ichi et qu’pou l’s’infants j’argrette,

Ch’est Lafleur, ch’est Guguss’, si biaux jus infantins !

 

L’lundi, in est pu calm’s. Mais l’mardi, ch’est l’contraire !

In dîne à on d’ses gins, su l’plache in y a r’va l’soir.

« Si in a querre ouvrer, in a querr’ fair’ bonn’ chère,

A s’distraire honnêt’ mint dins nous biau Pays Noir »

Marius Lateur

La culture en France

Notre ami Jean-Paul HUART ne manque pas de culture. Plutôt que l’étaler, il préfère rendre un hommage appuyé à ses compatriotes, et en particulier aux Ch’timis chers à son cœur, qui si bien savent exporter cette culture hexagonale que de mauvaises langues disent en perdition.

Que ce soit dans les domaines culturels, technologiques ou artistiques, les Lumières d’un Siècle du même nom brillent encore…

LA CULTURE EN FRANCE

Dans le dernier beffroi, nous avions vu que les Français avaient la bosse des maths.

Cette fois, jetons un œil du côté de la culture. Franchement, ce n’est pas non plus dans ce domaine que nous sommes les plus mauvais.

Ce n’était pourtant pas gagné ! En effet, rien n’enraye la progression de l’anglais, devenu langue unique pour la production de documents. Le maintien de notre belle langue, et plus généralement du plurilinguisme, reste un combat permanent.

De même, au début des années 90, lors de négociations de l’Organisation Mondiale du Commerce, la France a fait valoir le concept d’exception culturelle, permettant à l’Europe de faire admettre que les biens culturels ne pouvaient être traités comme les autres marchandises.

clip_image002C’est ainsi que l’aide au cinéma, au théâtre, des mesures telles que le prix unique du livre, l’instauration de quotas sur la diffusion des chansons françaises et la défense de la notion d’auteur, ont largement favorisé la production hexagonale.

La France a été très combative sur ce dossier, ce qui lui a valu de violentes critiques, cette prétention ayant été interprétée comme un signe de l’arrogance d’une culture qui se prétendait supérieure aux autres.

Cette notion, devenue diversité culturelle pour ne pas froisser, ne nous a pas si mal réussi et inspire même à l’étranger. Au Japon, Unijapan, un organisme destiné à promouvoir le cinéma japonais dans le monde, a vu le jour sur le modèle Unifrance. La Roumanie et d’autres pays sont, de même, inspirés par notre CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée).

UNIFRANCE

Cette structure peu connue, créée en 1949, joue un rôle essentiel dans la promotion des films français à l’étranger. Organisation de voyages promotionnels, présence dans les marchés importants du film, organisation de festivals comme celui du film français au Japon, le « Rendez-vous with French cinéma » de New-York ou le « cinéma français aujourd’hui » en Russie, tout cela est du domaine de Unifrance.

La France, pays de la nouvelle vague est dotée du troisième plus grand parc mondial de salles de cinéma, et d’un système de soutien à la création que le monde entier lui envie.

Restons modeste !

La France est, certes, le deuxième exportateur de films au monde, mais très loin derrière les Etats-Unis (90% de parts de marché sur la planète, contre environ 3% pour le petit poucet français). Malgré tout, en 2009, nos films ont attiré 67 millions de spectateurs à l’étranger.

Chaque année, un noyau dur de 20 à 30 films parvient à être vendu dans dix à vingt pays étrangers. Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, a été acheté, cette année par 50 pays.

BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS DE L’ANIMATION

A Valenciennes, Supinfocom forme des étudiants recrutés par les plus grands studios français ou américains.

Supinfocom (Ecole supérieure d’informatique de communication) a été créée à la fin des années 80 à Valenciennes (Nord), dans une région alors sinistrée sur le plan économique. Un peu à l’étroit actuellement, les 700 étudiants du site valenciennois devraient déménager dans un campus en projet, près de la gare. Il sera construit d’ici deux ou trois ans à Anzin, ville immortalisée par Zola dans Germinal, sur d’anciennes friches industrielles, au bord de l’Escaut. Le but de la chambre de commerce et d’industrie, créatrice et propriétaire de Supinfocom, était de contribuer à la reconversion de la région, en s’appuyant sur le numérique et l’image.

Supinfocom est appelée à se développer en lien avec une pépinière d’entreprises, dont Meconopsis, studio de post-production 3D, qui a récemment réalisé le toilettage du générique du JT de France3.

95% des étudiants trouvent un emploi moins de six mois après leur sortie d’école. Un ancien de l’école, Grégory Jennings, diplômé en 2006, travaille depuis trois ans pour le studio américain DreamWorks Animation, qui a notamment créé Shrek. Le gros des étudiants reste en France, mais un sur cinq part à l’étranger. Les départs restent limités, en raison du développement du secteur de l’animation dans le Nord avec Ankama à Roubaix, qui a créé le jeu en réseau Dofus, et à Paris avec Mac Guff Ligne, qui a travaillé sur les films « Azur et Azmar » (2006) ou « Moi, moche et méchant », encore en salle.

LE SUCCES D’ANKAMA DANS LES JEUX EN LIGNE

Trois copains décident, en 2001 de créer leur propre entreprise, une petite société spécialisée dans la communication active, basée à Roubaix.

Ils développent un jeu de rôle mettant en scène des œufs de dragon aux pouvoirs magiques. Dofus est le premier jeu de rôle en ligne massivement multi joueurs français. Dès 2004, le succès est immense et commence une irrésistible ascension. Dofus entraîne le joueur dans un univers médiéval fantastique mais se démarque de ses concurrents par son humour très français, des blagues au second degré, avec même, des références aux Ch’tis.

Près de 35 millions de joueurs l’ont testé, et 3 millions y jouent régulièrement, essentiellement des francophones et des hispanophones.

L’effectif, qui était de cinq au départ, dans des locaux de 15 m2, est passé à 450 salariés qui travaillent dans une ancienne usine textile de 10 000 m²

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En 2005, les trois fondateurs se sont lancés dans l’édition d’un manga, vendu à plus d’un million d’exemplaires.

Wakfu, nouveau petit frère de Dofus a scénarisé ses héros en dessin animé, diffusé sur France 3 et qui remporte un franc succès chez les préados.

Ankama cherche maintenant à percer le marché asiatique. Il a ouvert une antenne à Tokyo. Au pays du manga, la concurrence sera forcément très sévère, mais dans le jeu vidéo, les Japonais sont sensibles à la French Touch.

LE LOUVRE S’INSTALLE A LENS

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La ville commence à s’approprier le futur musée. Chaque mois, des riverains sont invités pour une rencontre informelle avec les acteurs du projet, une équipe de médiation présente sur place, et les responsables des travaux.

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Les travaux de terrassement ont démarré depuis le dernier trimestre 2010 et l’ensemble du chantier devrait s’étaler sur deux ans. Des images projetées dans la salle d’exposition dévoileront au public toutes les phases de ce chantier qui occupera jusqu’à 400 personnes.

Parallèlement, des ateliers de sensibilisation à l’art sont organisés. Les élèves de CE2 se voient proposer une semaine entière consacrée à la découverte artistique, encadrés par deux enseignants spécialement formés aux pratiques artistiques, au côté des professeurs habituels.

Cette sensibilisation à l’art représente une expérience totalement nouvelle pour les enfants.

Certes, dans une ville plus connue pour sa culture-foot, la vraie gageure sera de convaincre les abonnés du stade Bollaert à pousser un jour la porte du musée du Louvre !

Lu dans le journal

clip_image010…cet extrait d’une interview de Carolyn Carlson, chorégraphe américaine, directrice du Centre chorégraphique national de Roubaix :

« Ce que j’aime en France, c’est que chaque ville a son musée, son théâtre. La culture est partout.

Tout ce que j’ai fait ici, je n’aurais pas pu le faire aux Etats-Unis. Là-bas, il n’existe pas la même dynamique pour la danse et la culture en général. La création américaine est concentrée dans quelques foyers, comme New-York ou San-Francisco. En France, la danse s’épanouit dans toutes les régions, notamment grâce aux centres chorégraphiques nationaux créés en 1984 par Jack Lang. Aujourd’hui, on en compte 19, répartis sur tout le territoire. C’est unique au monde ! Bien-sûr, ce n’est pas toujours facile. Les jeunes chorégraphes doivent se battre pour trouver des subventions et faire tourner leurs spectacles.

Aujourd’hui, je vis entre Paris et Roubaix. J’aime Paris parce qu’on y croise le monde entier, mais je suis aussi très attachée au Nord. Cette région a été une vraie découverte pour moi. Il s’y passe beaucoup de choses et on y sent une énergie positive. »

En conclusion, malgré la crise et toutes sortes de difficultés, il serait bon pour une fois de considérer la culture de notre pays avec optimisme.

Les musées ne désemplissent pas, on publie des livres de toutes sortes. Le cinéma maintient son rang et résiste à la domination américaine.

Le théâtre tient bon et on chante toujours autant en France.

De très nombreux festivals attirent les foules, nos architectes sont réclamés sur tout le continent, et nos créateurs de mode sont toujours autant admirés.

Jean-Paul HUART

Cafougnette

Cafougnette a été bien sage à l’école. En rentrant à la maison, sa maman lui dit :

— T’as été fort sage, min loute, j’sus fin bénache. Alors, té peux m’deminder chu qu’ té veux !

Alors Cafougnette :

— Ej’ veux pus y aller !

Le petit Cafougnette arrive à l’école.

— Tu as encore oublié de te laver la figure, dit l’instituteur. Il n’est pas difficile de deviner ce que tu as mangé ce matin pour ton petit déjeuner… Du café au lait !

— Nan, répond le gamin, cha… ch’étot hier !

Le petit Cafougnette est allé à l’école pour la première fois.

Son père rentre de la fosse et lui demande de lui raconter sa journée.

Alors le petit va au coin, met ses mains sur sa tête et dit :

— Ravise chu qu’ j’ai appris !

Editorial (beffroi février 2011)

LE TEMPS DE LA REFLEXION

C’est un éditorial un peu particulier que je vous propose aujourd’hui, une invite à la réflexion susceptible de mettre à mal quelques certitudes. Rassurez-vous ! J’ai toujours autant envie de faire la fête et de rire de tout. Si la morosité ambiante ne m’atteint pas, elle suscite toutefois des questions qui restent trop souvent sans réponses.

Comme tout internaute, je reçois beaucoup d’informations (à moins qu’il ne s’agisse de désinformation) qui circulent sur le web, des messages qui témoignent de plus en plus d’une vraie dérive. Les discours xénophobes, pour ne pas dire racistes, sont devenus le lot quotidien de l’internaute accablé qui rêvait d’un autre monde. Sans vouloir prendre ici parti, je suis atterré par tant de haine à l’égard de certaines minorités (qui seraient en passe de devenir une certaine majorité…).

D’aucuns ont déclaré ne plus vouloir recevoir de type de message dans leur boîte mail, estimant avoir mieux à faire dans la vie que cultiver la haine et le ressentiment. Je les comprends. En ce qui me concerne, je tiens à recevoir tout ce qui circule sur le web à ce sujet, ne serait-ce que pour appréhender l’importance du phénomène et entretenir mon indignation.

Heureusement, je reçois aussi, plus rarement, il est vrai, des messages constructifs qui amènent une vraie réflexion, tel l’exposé des dix stratégies de manipulation de masse de Noam Chomsky que vous trouverez en page 12 du présent Beffroi.

Il semble que le machiavélisme nécessaire à la mise en œuvre de ses stratégies est sans doute variable d’une clique politique à l’autre, sans distinction a priori d’appartenance à la gauche ou à la droite. L’ensemble de ces stratégies fait partie du « système d’Etat » ; peu importe qui est au pouvoir, chaque gouvernement ne modifiant que le niveau d’intensité de telle ou telle approche. Le contrôle d’une partie importante des médias est évidemment un prérequis pour que tout cela fonctionne, que ce soit par nomination directe des directeurs ou par copinage.

Si l’on considère Internet comme un média manipulateur de masse, on comprend qu’il y a lieu de s’inquiéter. C’est pourquoi je vous propose de relire « Lendemains désenchantés », une nouvelle parue dans le Beffroi il y a neuf ans mais qui n’a pas pris une ride. Il suffit juste d’un peu d’empathie pour envisager quel pourrait être notre sort si nous devenions une minorité conspuée, exclue et haïe dans un pays qui est le nôtre depuis plusieurs générations. Certaines prises de position ne sont pas sans conséquences…

Qu’il soit bien clair que mon discours n’a rien de politique. Il s’agit simplement de la prise de conscience d’un problème social qu’il convient de cerner pour mieux l’éradiquer.

Si les Gars du Nord aiment faire la fête, ils sont aussi capables de réfléchir et de dire haut et fort qu’ils n’apprécient pas qu’on les prenne pour des « naïux ».

La vigilance s’impose !

Jean-Marie DUMARQUEZ