Un week-end bien arrosé…

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Prenez une jolie vallée dans les Pyrénées et de la bruine, rajoutez un village typique et un crachin persistant, incorporez-y 3 gîtes sympas sous la pluie, joignez-y un groupe d’amicalistes motivés malgré les gouttes, et enfin complétez le tout avec une super organisation tributaire de la pluie…. Et vous aurez le week-end que les 20 amicalistes ont passé à Arreau.

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Saluons au passage les 4 téméraires qui ont affronté les intempéries, le froid et presque la neige (voir photos) pour donner tout son sens à ce week-end dit de randonnée.

Mais ce n’est pas parce qu’il a draché (en langue patoisante dans le texte), que les ch’tis n’ont pas passé 2 excellents jours.

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Au menu outre d’excellents repas, de la rigolade, de la plaisanterie, de l’humour, des bons mots, et de la franche amitié.

C’était tellement bien qu’on reprogramme pour l’année prochaine…

Monique HUART

Le moules frites du 2 juin

Après un apéro près du collège Jules Vallès qui nous a permis de fêter l’anniversaire de Christian LEIGNEL, nous avons rejoint le «  Le Cabanat » à Portet-sur-Garonne où nous attendaient de savoureuses moules-frites et nos pichets de bière fraiche !

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Encore une journée sous le signe de la bonne humeur à l’amicale des Gars du Nord !

Sabrina CODRON

Notre loto d’hiver ? C’était le 12 mai

Cette fois, notre loto, traditionnellement programmé au cours du premier trimestre, a eu lieu le dimanche 12 mai. Ce changement de date, uniquement dû à des impératifs de calendrier, nous faisait un peu peur. Y allait-il avoir suffisamment de monde pour rentabiliser notre manifestation ?

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D’autre part, la publicité paraissait pour le moins légère : pas d’annonce dans la « Dépêche du Midi », une banderole publicitaire obligatoirement située sur le côté du centre de loisirs de Lalande. Cette obligation est moins gênante pour un loto programmé en novembre, mais … lorsqu’il a lieu en mai, et que les arbres ont mis leurs feuilles, on ne voit plus trop la banderole.

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Il n’y avait pas foule, mais la fréquentation a été suffisamment correcte. Quelques amicalistes supplémentaires, amenant éventuellement quelques amis, auraient fait la différence. Pour un investissement de 900 euros, nous avons réalisé un bénéfice de 830 euros, ce qui nous a rassuré quant à d’éventuelles futures programmations de nos lotos à des dates inhabituelles.

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La prochaine fois, nous installerons notre banderole à un endroit offrant davantage de visibilité. Nous élargirons notre champ publicitaire en distribuant des affichettes dans les magasins, à l’intérieur d’un périmètre plus éloigné. Avec une participation un peu plus forte de nos amicalistes, nous devrions assurer le succès de notre prochain loto.

Un grand merci aux organisateurs sans qui le loto ne serait pas possible.

Jean-Paul HUART

Editorial

Les conséquences d’un printemps pourri

Qui ne connait les gentilles Evelyne Dehliat et Catherine Laborde ? Saintes patronnes des anticyclones, elles nous parlent quotidiennement de la pluie et …ah ben oui, de la pluie ! Sans doute l’avez-vous remarqué : le printemps est un peu moite cette année. Bref, la météo fait parler d’elle. Tellement, d’ailleurs, que ce discours récurrent a fini par m’agacer. L’idée m’a même effleuré un instant d’interdire à quiconque de me parler du temps qu’il fait. J’ai même envisagé de saisir le parlement pour que cette idée nouvelle prenne force de loi. C’est vous dire…

Mais que se passerait-il alors, sans repères, sans prévisions ?

On transporterait toujours un sac de voyage avec soi: pour y ranger un pull en cas de froidure, un maillot en cas de canicule, un parapluie en cas de pluie, un paratonnerre en cas d’orage et un bunker en cas de tornade… Bref, on ferait comme les escargots qui transportent leur vie sur leurs épaules. Les rues deviendraient un gigantesque vestiaire où tout le monde se changerait à loisir au gré du vent et, bien évidemment, les cas d’agressions sexuelles augmenteraient considérablement. Une catastrophe !

On ne saurait plus quoi dire à sa boulangère, ses collègues, son voisin : il faudrait trouver un autre sujet de prédilection pour adresser la parole à de quasi-inconnus. Du coup, on finirait par déblatérer toutes les conneries folies qui nous passent par la tête : « Bonjour, vous ne trouvez pas que le mot « croûte » sonne mal à l’oreille ? », « L’érésipèle est en avance, cette année ! » « Un peu de psoriasis ne nous ferait pas de mal ! » … Mauvaise idée !

Chacun élèverait chez lui une grenouille domestique en catimini : pour savoir avant tout le monde, être détenteur d’un embryon d’information que les autres n’auraient pas et détenir ainsi une infime parcelle de pouvoir. Un trafic juteux se mettrait en place à l’échelle mondiale au détriment de ces pauvres bestioles et bientôt la gent batracienne serait classée espèce menacée. Pas bon pour la biodiversité !

De nouveaux gourous feraient leur apparition : tout le monde irait sonner chez le vieux Roger qui a des douleurs aux articulations lorsque le temps va changer. De nouvelles sectes verraient le jour, au grand dam des curés, pasteurs, rabbins et autres ulémas !

L’obscurantisme des temps anciens serait « tendance » : les gens feraient la queue devant le domicile de personnalités mystiques capables de lire dans une bouse de vache ou dans un bol de soupe la température du lendemain. Un camouflet pour la science !

Un véritable marché noir se développerait autour des prévisions météorologiques : toujours pour les mêmes grossières raisons, et nous serions capables de débourser une centaine d’euros au coin d’une ruelle obscure pour qu’un dealer de beau temps nous vende la température du lendemain. Une gabegie !

Bouger constituerait un réel danger : prendre l’avion deviendrait un sport extrême capable de faire monter l’adrénaline d’un loir dépressif et monter à bord d’un bateau de croisière relèverait de la tentative de suicide. On allumerait un cierge avant de faire un trajet en voiture et le commerce de trottinettes deviendrait florissant. Un bouleversement pour l’économie planétaire !

On retournerait vivre dans les cavernes : pour ne plus voir le jour, le ciel et ses nuages, ne plus éprouver cette angoisse existentielle qui nous rongerait. Nous rendrions un culte aux forces de la nature qui nous auraient amenés à cette régression, à cet état quasi-simiesque où nous tenterions de retrouver nos origines. Humanité de pacotille !

J’ai peur, tout à coup. Cela va trop loin. Parler de la pluie et du beau temps me paraît soudain essentiel.

Cette liste non exhaustive des désordres et désagréments dont nous pourrions être victimes si d’aventure nos faiseurs de lois, si prompts à décréter n’importe quoi, venaient à s’emparer de l’affaire, me glace les sangs.

C’est pourquoi je vous en conjure : parlez-moi encore et toujours du mauvais temps, et, pour réchauffer mon corps et mes idées, que le soleil brille ! …enfin !!!

Jean-Marie Dumarquez

Mot du président

Je compte sur vous !!!

La journée du 22 septembre doit être une réussite et pour cela tout le bureau et moi-même comptons sur vous !

Mais que va-t-il se passer ce jour-là ?

En fait, les festivités auront déjà commencé huit jours auparavant. Le samedi 14 septembre à 18 heures, aura lieu l’ouverture de notre exposition sur le Nord, au centre de loisirs de Lalande. Cette exposition s’étalera sur trois semaines. Elle sera visible tous les jours de la semaine, pendant les heures d’ouverture du centre. Nous veillerons à en modifier le contenu chaque semaine.

Le premier point fort sera le samedi 21 septembre. Ce jour-là, le centre de loisir fait son opération « portes ouvertes ». Les habitants du quartier, outre les manifestations prévues par le centre, auront accès à notre exposition, ce qui peut susciter quelques adhésions. Il nous faudra donc être présents sur les lieux.

Le lendemain, dimanche 22 septembre, ce sera la journée de notre amicale, ouverte à tous, population locale comprise. Un programme chargé nous attend, d’où le besoin de bonnes volontés.

Dès le matin, le centre ouvrira ses portes pour laisser découvrir notre exposition.

Entre midi et 14 heures, nous servirons un repas « spécial nord » : Picon-vin blanc, pâté à l’échalote, potchevleesch et frites, vin et bière à la pression, fromage du nord, gaufre avec glace. Vous en saurez davantage en lisant le beffroi pratique.

A 14h30 notre ami Francis Menet nous présentera son dernier spectacle en ch’ti :

« Marie Joseph et ch’petit Rhésus »

(Comédie en patois et en délire)

Création de Charlemagne – Comptines de Joëlle Jonas – Mise en scène d’ Yves

Bourges – Interprétation : Charlemagne et Claude Chevalier et 2 enfants d’tin coin.

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Deux artistes viendront spécialement du Nord pour ce spectacle, sans compter deux enfants de la famille de Francis qui interviendront sur la scène, en ch’ti.

Une buvette sera ouverte de 11 heures à 17 heures.

Ce genre de journée favorise notre visibilité. Aussi pour assurer le succès de cette manifestation il faut une mobilisation du plus grand nombre d’entre vous. Nous avons invité les amicales de Tarbes, de Castres et l’association des Belges.

Attention ! Pour des raisons évidentes d’organisation, les inscriptions sont obligatoires alors dépêchez-vous !

N’hésitez pas vous aussi à inviter des amis, pour l’expo, pour le repas et pour la pièce (expliquez leur que la barrière de la langue n’est pas insurmontable.) Au dire de Francis, ce parler ch’ti est largement compréhensible par tous.

Je compte sur vous ! Nous comptons tous sur vous !

Auparavant, le 1er septembre, nous nous serons retrouvés pour notre pique-nique de rentrée dans un endroit un peu particulier : la nouvelle propriété de Fred et Agathe, sur la commune de Maurens, près de la route d’Auch. Les propriétaires des lieux nous laissent disposer d’une très importante aire de pique-nique, sur laquelle, après nos agapes, nous pourrons jeter nos boules de pétanque ou jouer au molkky…

Passez un très bel été !

Jean-Paul HUART

City Blues – Roman noir

 

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Le livre de Jean-Marie est toujours en vente auprès de l’amicale.

N’hésitez pas à le commander auprès de Monique HUART.

Jean-Marie Dumarquez

Collection Aconit, Editions H2Q

18€ TTC, 256 pages, 135 x 205 cm

broché, ISBN 978-2-36874-012-5

 

Si les jeunes des cités ne sont pour toi que de petits délinquants sans âme et sans conscience, n’entre pas dans ce livre ! Il pourrait exacerber tes peurs…

Lapin aux pruneaux

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Ingrédients :

– 1 lapin dépouillé

– Thym, laurier

– 5 ou 6 baies de genièvre

– Quelques grains de poivre

– 2 carottes et 2 oignons

– 4 échalotes

– 1 litre de vin

– 1 cuillère à soupe de vinaigre de vin

– 1 cuillère à café de beurre

– 125g de petits lardons maigres frais et sans couenne

– 1 cuillère à soupe de farine

– 1 cuillère à soupe d’huile

– 2 cuillères à soupe de raisins secs

– 15 à 20 pruneaux

– Sel, poivre, persil

– 1 gousse d’ail

– 1 petit verre de cognac

Préparation

La veille, découper le lapin en morceaux, le mettre à mariner au frais avec les carottes et les oignons en rondelles, le thym, le laurier, un peu de persil, les baies de genièvre, ¾ de litre du vin, le vinaigre. Bien remuer le tout et laisser reposer jusqu’au lendemain. De même, faire tremper les pruneaux dans le reste du vin.

Le jour même, égoutter le lapin et l’éponger avec un peu de papier absorbant.

Faire fondre le beurre dans la cocotte en ajoutant une cuillère à soupe d’huile, faire dorer les morceaux de lapin, les retirer dès qu’ils ont pris couleur, les mettre sur le côté puis faire revenir le lard en petits morceaux avec les échalotes coupées en 4, remettre le lapin saupoudré de farine, attendre une minute et ajouter la marinade passée, sel, poivre, persil, gousse d’ail coupée en 2, le cognac, faire bouillir quelques secondes, couvrir et mettre à mijoter à feu doux.

Egoutter les pruneaux et faire tremper le raisin dans leur vin. Attendre ½ heure, ajouter les pruneaux et les raisins égouttés et laisser mijoter encore 1 heure.

Vin conseillé : Bordeaux Rouge.

Réflexion : Restons jeune

«  On met longtemps à devenir jeune ! »

Notre jeunesse est un lointain souvenir ?

Le vieillissement de notre corps nous préoccupe ?

Un seul remède : il faut garder le moral. L’optimisme est une grande partie de la solution.

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Lisez le texte ci-dessous. Il est une réponse à nos questions. Il a été écrit en 1945, par le général Mac Arthur :

« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.

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Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme. Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille. Il demande comme l’enfant insatiable : et après ? il défie les évènements et trouve de la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute, aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif, réceptif à ce qui est beau, bon et grand, réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.

Si un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard. »

« Je voudrais mourir jeune le plus tard possible ! »

Jean-Paul HUART

Un peu de poésie

 

…par notre ami Jean-Pierre Bossut

C’est la vie…..

Une enfance heureuse,

Une adolescence fructueuse,

Puis les filles, les filles, les filles.

Le début de la vie !!

Amourettes d’un jour,

Un jour le grand amour , toujours

Puis l’engagement réfléchit.

La suite de la vie !!

Les serments, les enfants,

Petits, adolescents,

Jolie vie de famille.

C’est le sel de la vie !!

Les années passent,

Elles laissent des traces,

Des regrets, des soucis.

C’est la loi de la vie !!

En fin on réfléchit,

Parfois on se dit,

Qu’ai-je fait de ma vie,

L’ai-je réussie….. ?

………C’est la vie

 

Adam et son Eve

Pourquoi l’a-t-il mangé cette pomme,

Premier de tous les hommes ?

Déjà dominé par La femme,

Il a commis l’acte infâme.

ON lui avait bien dit de ne pas y toucher,

Mais EVE, la perfide, lui a parlé

ADAM, montre que tu es un homme,

Relève le défi, et croque la pomme.

Depuis la nuit des temps,

L’homme se croit puissant,

Mais a toujours été et reste dominé,

Par les femmes, qui malgré, réclament l’égalité.

Pourquoi l’a-t-il mangé cette pomme,

Lui le premier de tous les hommes ?

Nous aurions été si heureux

Dans le paradis du Dieu. !!

 

 

L’Quinzain’ des Fiêtes

(Pasquille extraite de l’Nouvielle Vaclette du 06/12/1930 et transmise par P. Boulet)

 

Eh bin, v’là des fiêt’s pindant cheull’quinzaine,

Ch’est quasimint d’trop, qu’cha n’vous fass’point peine

J’vous dis cha, bonn’s gins, pasque bin franch’mint

Vous m’répondrez p’t’êt’ : « l’ fait quer à vivre,

Mais ch’t’eun’viell’coutum que tout l’mont’ veut suivre »

Cha ch’est vrai, et puis ma foi, après tout

Bast ! qu’tout un chacun s’amusse à sin goût…

Et puis ches coss’s là, cha ne r’vett’ personne,

Si vous avez ri, graigné tous insonne,

Vous avez bin fait, car ch’est par l’intrain

Et tout rigolant qu’on obli l’chagrin.

Vous m’direz l’chagrin, ch’étot bin facile,

De l’aicher d’côté, pasque l’Saint-Cécile,

L’Saint’-Cath’rine, l’Saint’-Eloi, l’Saint Nicolas,

A fait fair’ doug doug, dins l’cœur des papas,

Dins ch’ti des manmans, dins ch’ti des familles,

Et qu’tertous, homm’s, femm’s, garchons et jeun’s fills

Ont r’fiêt’ chés saints tout comme auteurfos,

Nos bons viux taïons in bons vrais Lillos…

Et pindant quinz’jours dins nous grand’ville,

On a intindu, par chint et par mille,

Des canchons, des r’frains répétés in chœur,

S’mant partout l’gaieté, l’union et l’bonheur.

Eh bin !… cha ch’est bin franch’mint j’vous admire,

Car cha prouf’ qu’à Lille on sait toudis rire,

Aussi j’vous souhait’ que cha dur’ toudis

« L’chagrin n’nous fait point gaigner l’paradis »

Ch’est vrai qu’cha écauff » tant sot peut les tiêtes,

Mais j’vous dis d’bon cœur dins l’quizain » des fiêtes

Allez-y bonn’s gins, peurnez du bon temps,

Car lorsqu’on est mort… j’crosqu’ch’est pour longtemps !

Benoît VANUXEM

Blanche-Neige et les sept nains

Le statut de grand-père nous amène à renouer avec les récits qui enchantaient notre jeunesse, avec ces contes de fées qui nous ont bercés et que nous lisons le soir à notre tour à nos petits-enfants, avec le sentiment de transmettre des valeurs essentielles.

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En y réfléchissant, de justes questions s’imposent quant aux messages véhiculés par ces textes d’hier, et l’envie m’a pris de les revisiter en leur apportant une touche de modernité.

Il était une fois une jeune fille albinos qui avait les yeux rouges et la peau blanche. Rouquine jusqu’à l’os, elle arborait une chevelure de feu à faire pâlir le soleil. Malgré son air de grenouille morte, elle était tout de même sympathique. On l’appelait Blanche-Neige. Comme dans tous les contes de fées, Blanche-Neige était une princesse dotée d’une belle-mère vaniteuse et malveillante. A ce sujet, cessez de vous interroger sur tout ce tapage autour des belles-mères ! Les contes de fées sont responsables de ce lavage de cerveau qui a amené l’humanité à croire que les belles-mères sont méchantes. Ce n’est qu’une vue de l’esprit. La mienne, par exemple… n’est pas pire que les autres… Mais il faut bien avouer que celle de Blanche-Neige était un sacré numéro ! Et qu’elle fût Reine ne changeait rien à l’affaire…

La Reine admirait chaque jour son reflet au miroir, éprise d’elle-même, en pamoison devant la forme de ses sourcils et le teint de ses joues. De lourds antécédents familiaux de désordres mentaux entachaient son raisonnement, on la surprenait même parfois à discuter avec son miroir. Bref, un cas désespéré…

Pendant ce temps, Blanche-Neige gambadait dans le jardin, essayant tant bien que mal de profiter du soleil et de prendre un meilleur teint. Mais, albinos jusqu’à la moelle, elle ne retirait de ces sorties que des boutons étranges qui lui donnaient l’air d’une amanite tue-mouche.

Un jour, la Reine fut frappée d’une implosion de l’inconscient qui lui donna un sentiment de rejet intense et universel. Elle crut même entendre son miroir se foutre de sa tronche en lui affirmant que sa belle-fille « tue-mouche » était beaucoup plus jolie qu’elle. Aussitôt la Reine courut jusqu’au jardin et annonça solennellement à Blanche-Neige qu’elle était virée, transformant notre amanite tue-mouche en amanite vireuse (si ces histoires d’amanites vous plongent dans la confusion, faites vos recherches dans Google Image et cessez de geindre !).

En larmes, Blanche-Neige fit sa valise, y plaçant délicatement deux robes, quatre « petits hauts qui vont avec tout », trois souliers, un casse-croûte et un tube de crème auto-bronzante. Puis elle tailla la route.

Comment appeler cela : le hasard, le sort, le destin ? Qu’importe le terme ! Toujours est-il qu’une force surnaturelle se mit à orchestrer les événements afin que Blanche-Neige ne termine pas sa vie dans des quartiers malfamés. A peine eut-elle quitté sa belle-mère qu’elle rencontra un médecin spécialisé en texture de pommes rouges. Ne riez pas ! Il faut se spécialiser de nos jours… Le bon docteur, constatant que Blanche-Neige était en voie de clochardisation, lui offrit un emploi de secrétaire dans son cabinet de médecine méta-fabuleuse. Ce cabinet réunissait sept spécialistes, affectueusement appelés les sept nains. Pourquoi les sept nains, me demanderez-vous ? Parce que Blanche-Neige et les sept spécialistes en médecine méta-fabuleuse eut été un titre décidément trop ennuyeux pour les enfants. On opta donc pour les sept nains, bien que les sept gaillards mesurassent plus d’1m80. Mais en les plaçant à côté de girafes, ils paraissaient minuscules. Donc, tout baigne…

Blanche-Neige prit immédiatement ses fonctions dans son nouveau boulot. Elle fit tranquillement la connaissance des sept médecins, que voici : Prof, déjà cité, spécialiste en texture de pommes rouges, Grincheux, spécialiste en aérodynamisme du cuir chevelu, Atchoum, spécialiste en contusions de l’index et du majeur, en voie d’obtenir une certification en contusion du gros orteil gauche, et Dormeur, spécialiste en réveils d’après hibernation et conseiller en matelas.

Blanche-Neige s’épanouissait un peu plus chaque jour dans son métier de secrétaire médicale. Il faut dire que son physique l’avantageait : à la vue de sa pâleur les fébriles se réjouissaient de leur teint rubicond et à celle de sa chevelure les

enfants atteints de rougeole se sentaient rassurés. Certes, elle prenait moins de bains de soleil, mais, au moins, elle avait maintenant un salaire et pouvait tester une plus grande variété de crèmes auto-bronzantes. Prof tentait d’ailleurs de dissuader Blanche-Neige de les utiliser : « Si une de ces crèmes arrive à te faire bronzer, tu seras désormais appelée Brune-Neige, ce qui sera très mauvais pour ta carrière ! » Mais Blanche-Neige, malgré sa candeur, avait aussi une tête de cochon incomparable et ne changea en rien ses habitudes.

Croyez-vous que je ne comprenne pas ce qui se passe en vous, à cet instant du récit ? Oui, oui, je m’adresse à vous, chers lecteurs. Vous vous dites : « Eh bien… il devait présenter sept médecins et il n’en a présenté que quatre ! » Outre le fait que ce détail est d’une insignifiance titanesque, il fait également partie de la vie intime de ce cabinet. Que simplet soit un éminent proctologue, Timide un gynécologue de renom et que la spécialité de Joyeux ne puisse être évoquée ici sans risquer les foudres de la censure, n’ajoute rien à notre histoire. Alors pourquoi perdre toute votre concentration et vous mettre dans tous vos états pour si peu ? Ressaisissez-vous et poursuivons !

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Un jour, une cliente entra dans le cabinet médical et discuta longuement avec Blanche- Neige. Parmi les sujets abordés : la pluie, le beau temps, la mode et le mascara. Tout le contenu d’un magazine Femme Actuelle en moins de quinze minutes ! Une aubaine… Après avoir tourné et retourné ces profonds sujets en tous sens, la cliente sembla prise d’un sentiment d’attachement irrépressible envers Blanche-Neige et lui offrit une pomme. Blanche-Neige y croqua… et tomba immédiatement dans un profond coma. C’était une pomme empoisonnée, évidemment. Cette cliente était en fait la Reine, déguisée pour mieux tromper son monde et bien décidée à ce que les jours de Blanche-Neige cessent de couler paisiblement en compagnie des sept nains.

À 824 kilomètres de là (soit 185 lieues et quelques toises, pour les puristes), sept souris s’ennuyaient à mourir car leur maîtresse, qui s’appelait Cendrillon, était en cavale depuis une éternité avec son prince charmant. Pour passer le temps et être utiles à la société, elles ouvrirent une agence de rencontre. A nouveau, le hasard – ou le sort, ou le destin – fit son œuvre et les sept nains tombèrent sur une publicité provenant de cette nouvelle agence prometteuse. Ils se concertèrent et décidèrent de placer une annonce dans le journal pour caser leur secrétaire comateuse : « Jeune femme plutôt paisible cherche prince ».

Le premier appel fut le bon. Un prince vivant tout près désirait rencontrer Blanche-Neige dans les plus brefs délais. Les sept nains injectèrent donc 7 millilitres de résine de sabot de gnou dans les veines de Blanche-Neige afin de l’extirper temporairement de son coma pour qu’elle puisse embrasser son prince et ainsi revenir à une vie normale. Et, surtout, s’occuper des dossiers qui s’accumulaient au cabinet des médecins ! Bien que le remède temporaire fonctionnât, il laissa Blanche-Neige dans un état de confusion plutôt inquiétant. Mais qu’importe ! Ce n’était que pour un laps de temps très court.

Le prince fixa le rendez-vous dans un château qui faisait chambres d’hôtes, dans la suite 224. Blanche-Neige s’y rendit. Ou plus exactement, elle crut s’y rendre. Car en fait, la confusion la poussa à se rendre chez sa belle-mère !

Elle perdit un temps fou à compter les chambres qui n’était pas numérotées au château de la Reine, d’autant qu’elle raclait fort du gosier en raison du petit morceau de pomme empoisonnée qui y était resté coincé. Elle pénétra enfin dans la 224ème. La pièce était plus sombre que le trou du cul d’un nègre (Je me dois ici d’ouvrir une nouvelle parenthèse. Ne voyez rien de péjoratif dans cette annotation ! Il ne s’agit que d’une image pour mieux vous faire comprendre la noirceur du lieu. L’un de mes amis à la peau noir ébène ne s’en est d’ailleurs pas offusqué. Il m’a simplement déclaré, avec un air étonné : « Je ne savais pas, présentement, que dans le cul des blancs il y eût de la lumière ! » Fermons la parenthèse !). Elle entendit une profonde respiration provenant du lit. Elle s’approcha à pas feutrés et se pencha pour embrasser son prince. Vous vous doutez de la suite. Son prince était en fait la Reine, qui dormait d’un sommeil d’ours brun en plein cœur de l’hiver. Elle embrassa donc la Reine, qui se redressa brusquement sur son séant en s’époumonant : « Quoi ? Quoi ? De quoi s’agit-il ? ». Ce faisant, elle ingéra le morceau de pomme empoisonnée qui était passé de la bouche de Blanche-Neige à la sienne et sombra immédiatement et à son tour dans le coma.

Revenant définitivement à la vie et à la raison, Blanche-Neige proféra : « On est toujours puni par où on a péché ! ».

Quoi ? Vous vous attendiez à une réplique plus glorieuse ? Je vous rappelle gentiment que Blanche-Neige était confuse. Injectez-vous 7 millilitres de résine de sabot de gnou et cela vous guérira de cette fâcheuse tendance à juger trop hâtivement les personnages de contes de fées !

La reine finit ses jours sous perfusion dans divers hôpitaux où elle mourut dans d’atroces souffrances, le Prince passa le reste de son existence à sillonner le pays pour y visiter tous les châteaux à la recherche d’une hypothétique chambre 224 (qu’il finit par trouver dans un asile d’aliénés) et les sept nains se préparèrent des jours sombres en épousant les sept souris.

Quant à Blanche-Neige, elle reprit son boulot avec tant ardeur qu’elle devint la directrice du cabinet médical et s’employa à faire trimer les sept médecins comme jamais. Elle se teignit les cheveux en blond et poursuivit inutilement ses efforts pour donner à son teint quelques couleurs, faisant la fortune des fabricants de crèmes auto-bronzantes.

C’est ainsi qu’elle mena une vie riche et intéressante en restant célibataire, ce qui lui évita d’avoir une tripotée d’enfants, estimant qu’elle avait mieux à faire dans la vie…

Jean-Marie Dumarquez